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30 décembre 2001 7 30 /12 /décembre /2001 00:00
C'est l'origine du mot "handycap" ? Pourquoi a-t-il été choisi pour désigner les personnes infirmes d'une manière ou d'une autre ?

Dans les courses anglaises, les meilleurs jockeys partaient avec non pas plus de poids pour le cheval, mais la main sur la casquette pour le jockey.

Conclusion : les "handicapés" sont les meilleurs...

Aujourd'hui, je ne me sens pas meilleure du tout; je devais aller déjeuner et jouer au scrabble avec une copine, dans sa maison de vacances à 30 bornes d'ici.

Je me suis éveillée vers 7 h, j'ai pris mes louzous, ne me sentant pas assez bien pour me lever si tôt et me suis réveillée à nouveau à ... midi passé !

Cassée de partout, douloureuse, bref, une de ces journées à oublier si possible.

À plus, je crois.
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29 décembre 2001 6 29 /12 /décembre /2001 00:00
Comme le disait D. Bauby : "À l'hôpital, le dimanche, on pue".

Je ne suis plus à l'hôpital, alors ce matin j'ai pris une douche. J'ai un aquatec, les initiés comprendront.

Une fois propre, comme tous les jours, car pour moi tous les jours sont des dimanches, j'ai regardé Bonhomme droit dans les yeux et lui ai demandé ce que nous allions faire...

Bonhomme n'est pas "mon" homme, c'est mon chat.

En guise de réponse il a filé vers la porte-fenêtre donnant sur le jardin et s'est assis, attendant que je lui ouvre pour que LUI aille vivre sa vie, comme chaque matin et, comme d'habitude, il vérifie avec sa patte (une de ses pattes, il les a toutes) que je ne referme pas entièrement, au cas où il devrait se rapatrier d'urgence...

Donc, je me retrouve avec ma question : "Que vais-je faire ?"

Trois clopes plus tard et une tartine, (là, je voulais mettre une flèche, mais je ne trouve pas la manip, tant pis),  (NDC : hi, hi, ...) je roule vers la bécane et Overblog.

Que sera-ce aujourd'hui... Hum... Je me tâte les neurones, allez : comment ai-je connu mon futur mari ?

C'est parti.

Fin de saison aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Peu de monde, l'air est juste un peu frais. Je suis sur un épi, face à l'hôtel où travaille mon frère, c'est ma pause, pendant que mon neveu fait sa sieste, je suis sa nounou cet été-là.

Je regarde loin, la mer ne roulait pas ses galets, là-bas, il n'y en a pas. Elle roulait quelqu'un qui visiblement était en mauvaise posture.

Je plonge et vigoureusement (à l'époque, je pouvais faire ça) me dirige vers cette personne qui boit sérieusement la tasse.

En approchant je crie : "Faites la planche" ; entre deux tasses, il, c'est un jeune homme, répond : "Je ne sais pas !".

Je me positionne derrière lui pour lui passer mon bras sous les siens, dans l'intention de le tirer en nageant vers la plage qui n'est pas loin.

Ce crétin m'entraîne sous l'eau, je le menace de l'assommer, s’il n'arrête pas de gesticuler; malgré l'ineptie que je viens de lui sortir, car je ne vois pas comment j'aurais pu l'assommer, il se laisse plus ou moins faire et j'arrive à nous ramener là où il a pied.

Il est debout devant moi, crachouillant toutes les sardines qu'il a avalées. "Qu'est-ce qui vous est arrivé ? Vous avez eu une crampe ?"

"Non, je ne sais pas nager, je voulais voir si je pouvais y arriver quand même".

Sur ces entre-faits, mon frère était arrivé pour sa baignade journalière et s'était approché de moi.

Heureusement pour le "crétin", sinon il se prenait une claque, bien froide et bien mouillée, qui lui aurait peut-être remis les idées en bonne place.

J'aurais dû.

Ce monsieur était venu avec un copain, dont la patronne de l'hôtel où travaillait mon frère était la marraine de guerre de son père. Vous suivez ? Bon, c'est pas grave.

Nous sommes repartis des Saintes ensemble.

Eux, repartaient en Bretagne, car la rentrée en fac était proche et moi, dans le Perche chez mes parents, me préparer pour partir à Berck-Plage me faire opérer.

J'avais tiré à pile ou face mon destin : faire un apprentissage de pâtisserie ou me faire opérer...
Les gâteaux ont perdu.

Dans le train qui nous ramenait vers Paris, le noyé et moi avons flirté tant et plus, fait des blagues aux autres voyageurs, changer les bagages de compartiments, ce genre-là, quoi !

Deux gamins, on savait qu'on ne se reverrait plus, mais la vie était belle sur le moment.

Mon père m'attendait gare de Lyon, nous avons déposé les deux Bretons, gare Montparnasse et voila, chacun reprenait son chemin.

Si seulement...
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28 décembre 2001 5 28 /12 /décembre /2001 00:00
Un souvenir en entraînant un autre, je me souviens d'une travailleuse familiale pas ordinaire.

Après neuf mois passés dans le Cotentin, le temps d'une grossesse, je me dépêche de nous rapatrier, mes trois bonheurs et moi en Bretagne.

Pas facile de trouver une location qui corresponde à nos désirs; finalement nous atterrirons dans un gîte, loué hors vacances. Après on verra !

L'endroit est superbe, éloigné mais pas trop du bourg, entouré d'arbres et des propriétaires " travailleurs paysans".

Grâce à eux je ferai des connaissances que je garderai. 

Donc, le déménagement fait, nous enlevons avec l'accord des propriétaires une partie des meubles pour installer les nôtres. Il y a suffisamment de granges pour effectuer le changement.

Je dois rencontrer une assistante sociale pour régler le changement de département au plus vite et un problème de sous avec l'hôpital de Cherbourg où j'ai accouché.

J'ai rendez-vous avec une dame dont le mari est éleveur, travailleur paysan, même circuit toujours...

La rencontre est sympathique, j'y suis avec mon petiot dans son couffin.

Une fois les papiers finis, nous discutons de choses et d'autres, nos goûts, nos distractions, les enfants etc...

A un moment elle réalise, après avoir écouté les conditions de vie de ma dernière grossesse que je suis assez fatiguée, que mon corps a souffert de manque total de suivi, (pas de sécurité sociale pendant plusieurs mois) et me propose l'aide d'une travailleuse familiale.

Pourquoi pas , Je ne suis pas hostile à sa proposition, je suis, c'est sur, à plat.

Le seul hic est que cette personne est religieuse...

Là je tique sérieusement, lui expliquant brièvement ma méfiance face à cette engeance...

Elle m'assure que cette femme n'est pas comme les bonnes soeurs que j'ai côtoyées.

Bon, d'accord, je verrai bien. La T.F comme il se dit dans le jargon viendra pour sa première journée mercredi, jour des enfants. Mes deux grands sont encore en primaire : CM1 et CM2.

Ce mercredi matin, il est neuf heures, on frappe. Je vais ouvrir avec mon poupon dans les bras.

Une dame, en civil, d'un certain âge entre et se présente : " bonjour, je suis Marie "... Je tends également la main et réponds : " je vous salue Marie " ! Je n'ai pas pu résister...

Et, elle se met à rire, mais à rire, d'un rire franc et massif.

Ce jour là, à cette minute précise, nous tombâmes, pour toujours, en amitié.
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27 décembre 2001 4 27 /12 /décembre /2001 00:00
Elle vint tous les mercredis pendant deux ans, le temps que Julien commence à fréquenter l'école. Tous les matins, voyant partir ses frère et soeur, il disait : "je veux aller à l'école...".

Donc il y alla, le jour de ses deux ans ! je déménageais ce jour là pour une maison que nous ne serions pas obligés de quitter tous les étés.

Marie faisait le ménage, repassait, faisait de la cuisine, des gâteaux, de la couture. Je participais à toute ces activités et nous nous racontions plein d'histoires.

Elle prenait le temps de jouer avec les enfants : aux billes, à quatre pattes, à des jeux de société les jours de pluie.

J'inventais des patrons de vêtements qu'elle réalisait, étant plus que moi une as de la machine à coudre.

Quand elle ne vint plus aussi régulièrement, je commençais à travailler comme formatrice pour adultes.

Il m'arrivait d'aller assez loin  et se posait alors le problème d'emmener Julien à l'école.

Je préparais son petit déjeuner : le lait dans une bouteille thermos, les casse-croûtes à côté de son bol. Quand c'était possible, il déjeunait avec l'un ou l'autre des grands.

Marie emmena Julien tous les jours à l'école pendant des années.

Lorsqu'il lui arrivait d'avoir quelques minutes de retard en arrivant sur son lieu de travail du jour, elle disait, :
 " excusez-moi, je suis en retard car j'ai du emmener mon petit garçon à l'école "...

Les gens la regardait avec étonnement, tous savaient qu'elle était religieuse !

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26 décembre 2001 3 26 /12 /décembre /2001 00:00
Je vais avoir 55 ans ce 25 avril 2004.

Julien est en Égypte, enseignant en E.P.S. et Frédéric travaille à Méribel.

Je vais passer cette journée comme les autres, avec des messages de tendresse sur mon ordi et peut-être recevoir quelques cartes qui au fil des ans se font rares.

Or, cela ne va pas se passer comme cela du tout, mais alors là, pas du tout.

Cette année-là, je tiens encore debout, la maladie a recommencé à me grignoter, mais je ne suis pas en fauteuil toute la journée.

Début avril je reçois une lettre du Caire, c'est exceptionnel, avec internet nous ne correspondons plus par lettre postale.

Je suis un peu surprise, inquiète même en ouvrant ce courrier et...... tombent sur la table un billet de train, un billet d'avion, un mot me disant : "Fais ta valise, légère, il commence à faire chaud, tu décolles avec Égypt'Air le 20 avril à 16h20. Gros bisous, Julien"

OUF ! Si je n'avais pas été assise, je me serais retrouvée par terre.

Je me suis assise dans l'avion à l'heure dite, sans problème. Avec beaucoup d'aide pour y arriver, mais j'y étais.

Vol direct, à l'arrivée sortie par la porte des V.I.P. Julien m'attend avec un ami qui a une voiture.

J'étais en Égypte, près de mon fiston.

Etonnée, heureuse, moi qui n'avait pas dépassé la Suisse, l'Italie ou la Hollande, me voila de l'autre côté de la Méditerranée, au pays des Pharaons.

Loin, tellement loin de la bruine et du ciel gris...

Et pas du tout au bout de mes surprises...
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25 décembre 2001 2 25 /12 /décembre /2001 00:00
Dans mes recherches de caisses, en boîtes en classeurs, je retrouve des choses que je ne pensais pas avoir.

En voici une, elle a échappé au feu :

CORPS DE PLOMB, COEUR DE POMME

Berck 1996 : 15 ans de handicap ; Saint-Brieuc 1997 : 3 ans de maladie.
Je hais la maladie, elle me le rend bien. Souffreteuse, grincheuse, à certains moments aigre comme une mauvaise piquette. Mon corps, cet automate grippé, me ridiculise à mon propre regard. La rue, l'escalier, la baignoire me font peur. Penser chaque mouvement pour limiter les risques. Épuisement. La douleur à tous les détours du quotidien me fait transpirer de terreur et de hargne. Le désir inabouti d'actions, de mouvements, m'étouffe, m'encolère. Les longues veilles d'attente du sommeil me croquent de l'intérieur, les réveils liquoreux m'étiolent pour les heures à venir. La volonté, seule, m'anime. Mécaniste, implacable. Je calcule mes gestes, les objets à déplacer, sans réfléchir au-delà du seuil de faisabilité, je bouge. Cela n'a pas de sens, l'énergie rackettée par l'absence de possibles. Pas d'avenir professionnel, pas d'avenir de femme, je suis un faux semblant, une imposture de 75kg difficiles à mouvoir. toujours demander m'insupporte, me colle le nez dessus. L'invalidité, l'incapacité sont des matons tortionnaires, insatiables et vigilants. Je n'imagine que petit, lent, médiocre. Mes envies de départ, de mission, d'éclats de rire sont mortes. Accepter d'avoir mal est inacceptable. Je rêvais de grands espaces, les murs de ma chambre sont blancs d'immensité intérieure, vides d'un futur inexistant, aveugles et sourds. je n'imagine pas ma vie, je la constate. Elle me gêne, me déplaît, m'importune. Je me surprends à respirer mesquinement, de crainte de réveiller la mangouste. Je voudrais juste dormir. Tout m'est plus long à faire. Je suis un pachyderme qui rêve de broderie et crève d'angoisse de ne pas y arriver. Les jours passent. Je tremble d'impatience et il n'y a rien à attendre. Ce n'est pas du désespoir, c'est pire. Cette vie ne ressemble à rien, n'est rien. J'ai froid. J'attends, je ne sais pas quoi, mais j'attends. Modèle de patience autodestructrice. Je range, je fais la soupe et j'attends. C'en est indécent. Une odeur, une image, une sensation de mieux-être, fugace, rapide, presque inexistante, alors je baisse ma garde. Toujours à tort. Tout se paye : la soirée passée autour d'une table, le cerisier, planté un matin, l'aller-retour à R. Tout m'est compté en heures de détresse douloureuse. Je n'ai pas la clef de cette vie là. Je ne la comprends pas. Je ne l'admets pas. Hurler en dedans. Les autres sont au-delà de ce mur de feu glacé. Je vivais égoïstement pour et à travers eux. C'est fini. La spontanéité des années volées s'est enfuie. Je tourne en rond, je suis un non-sens giratoire. Apprendre à construire un château avec un grain de sable. Écrire avec des maux. Vivre en faisant semblant. Mon âme au diable pour un corps délié. Fondamentalement, la douleur n'existe pas, je suis étonnée de ce face-à-face. Qui va gagner ? Combien d'épreuves encore ? Toute ma vigilance mobilisée pour ne rien bâtir me détruit. Pareille à une bouse sur du béton, je ne ferais pas pousser un pissenlit.
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25 décembre 2001 2 25 /12 /décembre /2001 00:00
Nous sommes en vacances dans le Doubs. Avec une partie de ma belle famille, comme d'habitude.

Enceinte de sept mois de mon deuxième bonheur j'en profite pour me reposer, tant de monde pour vaquer aux tâches quotidiennes me permet de souffler en faisant moins de choses que seule à la maison.

Valérie qui a neuf mois passés est toujours entourée de cousins, cousine, tantes... Elle me fera une petite peur le matin où je la lève couverte de petits boutons roses. Le médecin diagnostique une roséole, ce n'est pas grave et disparaît rapidement.

Mon mari et moi décidons de faire une grande ballade en montagne; Nous marchons d'un bon pas sur une petite route peu fréquentée. C'est un rare moment de notre vie où tout semble aller bien.

J'en profite au maximum, le paysage est splendide, nous avons une vue panoramique sur le lac Saint-Point, là-bas, tout en bas, il brille comme un très grand miroir.

Je suis la seule à m'y baigner, ou presque. Des taons le survolent en permanence et leurs piqûres sont douloureuses. Moi, ils ne m'attaquent pas, comme les moustiques, qui eux non plus ne me torturent pas !

J'ai un maillot spécial future-maman et je fais la planche... On ne voit que la bulle où nage mon bébé dépasser de l'eau, c'est assez drôle !

Nous continuons à grimper, l'air sent les bonbons au pin. Nous sommes détendus, un moment rare de complicité entre nous.

Le soleil est haut dans le ciel, il tape dur ! Ce soir les cosmonautes doivent poser le pied sur la lune; nous irons au seul bistrot du village regarder cet événement à la télévision.

A un moment nous réalisons que l'heure a couru plus vite que nous le pensions...

Il est presque l'heure du repas, en bas ils vont s'inquiéter si nous tardons trop à revenir. De plus, c'est moi qui donne son repas à ma fille et je ne veux pas rater ça...

Que faire ?

Cela fait quatre heures que nous montons, même si redescendre nous prendra moins de temps, nous allons être très en retard.

Mon mari regarde le village au loin, très loin et me dit que si nous coupions à travers bois nous serions vite arrivés...

La descente commence, abrupte, mais en faisant attention où je pose les pieds, ça va.

Ca ne va pas très longtemps... Des à-pics, courts mais vraiment verticaux nous surprennent, pas question de faire demi-tour, ce serait trop dur de remonter...

De plus en plus de passages scabreux, il essaie de m'aider mais entraîné par la pente il glisse sans pouvoir se retenir.

Je décide de m'asseoir et de faire du tobogan, les aiguilles de pin me piquent les fessent, je mets un bras autour de mon ventre et j'essaie de me retenir d'arbre en arbre en les visant le plus possible. Ce sont des pins au tronc pas bien gros.

Ma vitesse s'accélère, je suis entre panique et fou-rire !

Ouf ! une petite plate forme, je me redresse et continue debout, toujours en me retenant à tout ce qui se trouve sur mon passage.

Ca se corse : un arbre se casse, il est creux, ma vitesse s'accroît, un deuxième pareil, je vais de plus en plus vite, un troisième idem, je cours, si je puis dire, moi qui ne sais pas courir, je cours à la catastrophe.

Des images d'accouchement prématuré me traversent l'esprit...

D'arbres creux en arbres cassés, à nouveau en position tobogan, je m'étale le plus possible, pensant qu'ainsi je ralentirai ma descente vertigineuse.

Ma course finira dans un buisson épais, placé sur ma trajectoire.

Nous sommes juste au-dessus de la maison où, tranquillement, la famille met la table...

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24 décembre 2001 1 24 /12 /décembre /2001 00:00
Nous sommes assis sur ce qui nous sert de divan.

Les enfants jouent dehors.

La fin avril est douce.

" Je demande le divorce. " Lui dis-je.

" Encore  ? "

Oui, encore. Mais cette fois je tiendrai solidement.

Fini de le laisser me courir après, me rattraper, me faire revenir, repartir, valises, sacs, valises, sacs...
Cela fait trois ou quatre ans que ce jeu se poursuit, se mord la queue.

Là c'est clair. Cela fait plusieurs mois que nous vivons plus calmement, presqu'ensemble...

Presque ! Pas de sortie, pas d'amis communs, pas de discussion, c'est pour ça que c'est " calme ".

Je savais qu'il me fallait un moment comme celui-là pour agir, sans vague.
Je ne voulais pas le faire perdurer trop non plus, est-ce-que j'aurai eu la force, étant plus engourdie, plus vieille ? 

Ce samedi, je savais que je ne voulais plus, définitivement plus, regarder la vie derrière la fenêtre.

" Je demande le divorce ".

Et nous nous sommes mis à faire le partage des rares meubles en notre possession.

Les enfants gardaient leurs affaires, lui gardait son secrétaire bureau et une bibliothèque en bois blanc que j'avais passée au brou de noix. ( pas vraiment une réussite ! ). Je me chargeais de vendre ce qui pouvait se vendre.
Ce que je fis, sans difficulté particulière;

Nous nous partageâmes les trois francs six sous et voila.

 Cela ne se fit pas ce samedi. Mais la décision était prise, il chercherait un appartement  tout de suite.

Ce qui fut fait.

Nous n'avions jamais été heureux ensemble, il avait eu besoin de ce temps pour l'admettre.

Toute seule je serai seule depuis longtemps. C'est idiot ce que j'écris, mais ça dit bien ce que je veux dire.
Pas besoin de palabres, de bagarres, d'attentes interminables, inutiles.

Je connaissais trop l'attente, je n'en voulais pas dans ma vie d'adulte.

J'avais vécu isolée dans un troupeau, perdue dans un couple, maintenant j'allais vivre seule.

Décidément seule.
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24 décembre 2001 1 24 /12 /décembre /2001 00:00
Je pars pour la deuxième fois en Egypte, en compagnie de Julien qui après un concours passé à Nice, me rejoint à Roissy.

Le vol se déroule normalement, Le repas n'est pas bon, normal... Je fais semblant de lire un journal égyptien, les lettres de l'alphabet arabe, ou cairote, je ne sais pas, sont très belles; des oeuvres d'art .

Tacot en arrivant au Caire. ( c'est ainsi que l'on appelle les taxis là-bas ).
Julien a palabré pour le tarif, il sait bien faire ça...

Nous arrivons chez lui et dodo tout de suite.

Il part au lycée tôt le matin, je prends mon petit déjeuner sur la terrasse, la chaleur n'est pas de mise en cette saison.

Tournoi de volley entre les lycées français et allemand, repas avec le chargé de sécurité de l'ambassade avec lequel Julien s'est lié d'amitié et un collègue prof d'allemand.

Le week-end arrive, jeudi soir. Le dimanche des musulmans est le vendredi...

Ce vendredi nous allons au club où les européens s'inscrivent à l'année pour faire du sport, manger, prendre l'air. C'est un des rares endroits du Caire où il y a de la verdure, des arbres.

Je regarde une partie de tennis que Julien dispute avec un ami. Il est 17 heures, un frisson, la température baisse, J'enfile mon anorak, même la capuche. Ils sont étonnés quand je leur dis que j'ai froid.

Nous rentrons, mon fils a acheté un fauteuil roulant dans lequel il peut me promener. Je suis nettement moins valide qu'à mon premier séjour. Le fauteuil n'est pas de première jeunesse, il n'a qu'une palette où j'empile mes pieds.
Pas grave, pour là-bas, ce n'est pas si mal.

Après dîner nous regardons un match de foot, c'est la coupe inter-africaine. Jul a pris un abonnement avec des collègues pour assister en direct aux matchs auxquels l'Egypte participe. Ce " chauvinisme " m'amuse.
Il m'emmènera voir la finale si l'Egypte arrive en finale de la Cane...

Je me lève plusieurs fois dans la nuit, je ne me sens pas bien du tout, je me vide, je suis frigorifiée, je tremble.
Voila, j'ai attrapé la tourista ! Pourtant, même pour me brosser les dents je prends de l'eau en bouteille.

Au matin, mon fils voit bien que je ne vais pas bien du tout. Il me propose de rester avec moi, cela m'embête de lui faire rater ses cours, j'hésite entre deux vomissements et autres...
Lui prend la décision de rester. Il prévient son établissement de son absence.

Il me gavera jusqu'à midi de médicaments, je ne retiens rien, je suis de plus en plus faible.

Branle-bas de combat, à partir de ce moment je ne me souviendrai que partiellement des évènements.
Je raconte donc avec ce que m'ont dit ceux qui ont participé à mon sauvetage.

Un médecin égyptien vient, décide de m'emmener dans sa " clinique ".
Là, il m'installe sur un lit qui n'est pas un lit mais une planche étroite et dure et me perfuse.

Le choix qu'il a donné est le suivant : 1) l'hôpital d'où je sortirai plusieurs jours plus tard, 2) sa clinique d'où je sortirai le soir même, guérie.

Discutant avec ses amis appelés pour l'aider à me transporter et choisir le " bon "docteur, il choisit la clinique.

Je suis dans les vaps, je me tords en tous sens. Cela va de plus en plus mal.

Une demi-heure après, le médecin cairote ne blague plus, il a appelé une ambulance : direction l'hôpital.

L'ambulance est une superbe mercédès toute neuve, cadeau de l'Allemagne à l'Egypte dont les deux
 " ambulanciers " ne connaissent absolument pas le fonctionnement, ils me feront presque tomber en voulant rentrer le brancard dans l'auto. Julien bout d'impatience, il connaît bien ce type de matériel puisqu'il est sauveteur et formateur de secouristes. De plus, il a travaillé chez un ambulancier étant étudiant.

Il ne dit rien, ce n'est pas un pays où un occidental peut montrer qu'il sait mieux pratiquer que les autochtones.

Arrivés aux urgences de " Ar-Salam International Hospital " (c'est celui où les européens se font soigner, eux, leur famille en visite, les élèves des lycées ), un des tous premiers sur la liste de la trentaine d'hôpitaux au Caire.
Les américains ont le leur bien évidemment.

L'urgentiste m'examine, ( ça je ne m'en souviens pas du tout, genre prècomateuse ) puis, prenant mon fils par le poignet, l'entraîne... à la comptabilité ! Si Julien paie illico en dollars ou en euros une somme colossale, il me fera hospitaliser, sinon, il me rejette à la rue !

Julien paie avec sa carte, priant que la somme soit bien dessus, ouf ! ça marche.

Je me retrouve dans une chambre, sur un lit planche, la climatisation que la surveillante essaie de mettre en route, il fait froid, recrache des nuages de fumée noire. Il faut me ressortir de la chambre pour ouvrir la fenêtre et aérer. C'est un jour de grande pollution et l'air devant la fenêtre ne vaut guère mieux que celui de la chambre.

On me recouche, abandonnant l'idée de la clim... La surveillante apporte un radiateur électrique : les fils sont à nu, il ne faut surtout pas y toucher : danger de mort !

Les couvertures en laine qui, neuves, devaient être très confortables, ont un aspect cartonné-feutré peu agréable.
Il en faudra plusieurs pour recouvrir la surface du lit.

La potence est bancale, il lui manque un pied. Julien doit bricoler, sinon, il faut la tenir pour ne pas qu'elle tombe, la perfusion avec.

La suite demain, cela n'est pas un bon souvenir.

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23 décembre 2001 7 23 /12 /décembre /2001 00:00
Frédéric, un de mes fils, gagna un jour de 1975 : un cochon de lait sur une kermesse.

Revenus à la maison nous mîmes le cochon avec la poule, qu'il avait gagnée 3 semaines plus tôt sur une autre kermesse...

Notre cheptel prenait tournure, car il y avait déjà un chat : Nioc et un autre chat : Mâm...

Des amis de passage me mirent le rouge au front, car je n'avais pas vu qu'il s'agissait d'une... cochonne !

Vous vous voyez, vous, faire tourner la jolie cochonne toute petite sur une broche, sous le nez de vos petits ?

Moi, non.

Nous élevâmes...  :  "Mignonne". Eh ! Oui, Jasmin : "Mignonne allons voir si la rose", car ce cochon qui était une cochonne fut baptisée : "Mignonne". Ses poils tout doux et bien roses indiquaient tout net son prénom, certaines ont de la chance... Quoique...

Jusqu'au jour où, ... 120 kg plus tard...
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