26 décembre 2008
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Je suis née avec une double otite, j'en ai fait à répétition pendant des dizaines d'années.
L'été 1951, j'en ai eu tout l'été. L'état de faiblesse dans lequel j'étais a sans doute "aidé" à ce que le virus de la polio vienne se nicher dans ma moelle grise.
À Bécon, je me souviens d'un hiver où j'ai failli mourir à cause de ces otites. J'ai perdu rapidement du poids, je ne supportais plus la lumière, le bruit, qu'on me touche, tout mon corps réagissait violemment à toute "agression", quelle qu'elle fût.
Médecins sur médecins, traitements sur traitements, rien n'y faisait. Je dépérissais.
Mes parents étaient prêts à m'emmener en Allemagne où un spécialiste leur avait été recommandé.
Juste avant ce voyage, papa est rentré un soir du travail avec l'adresse d'un docteur, pas comme les autres, qui lui avait été indiqué par un de ses collègues asiatique.
Ce docteur pas comme les autres était homéopathe. Personne autour de moi ne savait ce qu'était l'homéopathie, mais à force d'essayer tellement de choses différentes...
Taxi pour Paris, rue des Petits-Champs, chez le Docteur C.
C'était un vieux bonhomme tout doux, les cheveux tout blancs.
Il me prit dans ses bras, enveloppée dans ma couverture et déposa un baiser sur mon front.
Nous rentrâmes tous les deux dans son "antre", laissant mes parents dans la pièce d'accueil.
Il y avait des bocaux partout, bien rangés sur des étagères, des plantes suspendues à une poutre qui traversait la pièce, des flacons mystérieux, remplis de liquides plus ou moins colorés.
C'était très bizarre, mais je me sentais plutôt bien, détendue.
Cela faisait si longtemps que j'étais crispée sur ma douleur...
Il me posa plein de questions sur ma vie, sur qui j'étais, sur ce que j'aimais vraiment, ce que je n'aimais pas du tout, ce qui m'intéressait à faire, à ne pas faire, comment je trouvais mon visage, mes couleurs favorites, les odeurs...
Cela dura, il me semble, un très long moment, j'aurai voulu que cela ne cesse pas !
Il me tenait, tout ce temps, sur ses genoux et massait mes jambes, tout doucement.
Je me sentais si bien...
À un moment, il me déposa dans un fauteuil très grand avec plein de coussins pour me caler de partout.
Un vrai petit nid.
Je le suivais des yeux, il prenait des choses dans ses bocaux, faisait, je crois, des mélanges, me disait le nom des plantes qu'il mettait dans des sacs en papier, puis se servit d'une petite machine où il mettait je ne sais quoi et il me montra les petites boules qui en sortaient, toutes petites et blanches.
C'était mystérieux, mais ne me faisait absolument pas peur.
Au bout d'un certain temps, je m'endormis.
Je ne me suis réveillée qu'une fois rentrée chez mes parents.
Il y avait sur la table proche de mon lit quelques petits flacons remplis des fameuses petites boules blanches.
Papa m'expliqua que ces médicaments, car c'en était, j'allais devoir les sucer sans les croquer et qu'il me les donnerait à heures régulières et que je devais boire des tisanes.
Mes oreilles ont continué à couler, mais la douleur intolérable disparut.
Je revis le Docteur C. toutes les semaines pendant longtemps, il changeait le traitement, il fallait que je reprenne du poids et de l'énergie.
Depuis ce premier jour où je le vis, ma mère cessa de me faire des paracentèses.
L'été 1951, j'en ai eu tout l'été. L'état de faiblesse dans lequel j'étais a sans doute "aidé" à ce que le virus de la polio vienne se nicher dans ma moelle grise.
À Bécon, je me souviens d'un hiver où j'ai failli mourir à cause de ces otites. J'ai perdu rapidement du poids, je ne supportais plus la lumière, le bruit, qu'on me touche, tout mon corps réagissait violemment à toute "agression", quelle qu'elle fût.
Médecins sur médecins, traitements sur traitements, rien n'y faisait. Je dépérissais.
Mes parents étaient prêts à m'emmener en Allemagne où un spécialiste leur avait été recommandé.
Juste avant ce voyage, papa est rentré un soir du travail avec l'adresse d'un docteur, pas comme les autres, qui lui avait été indiqué par un de ses collègues asiatique.
Ce docteur pas comme les autres était homéopathe. Personne autour de moi ne savait ce qu'était l'homéopathie, mais à force d'essayer tellement de choses différentes...
Taxi pour Paris, rue des Petits-Champs, chez le Docteur C.
C'était un vieux bonhomme tout doux, les cheveux tout blancs.
Il me prit dans ses bras, enveloppée dans ma couverture et déposa un baiser sur mon front.
Nous rentrâmes tous les deux dans son "antre", laissant mes parents dans la pièce d'accueil.
Il y avait des bocaux partout, bien rangés sur des étagères, des plantes suspendues à une poutre qui traversait la pièce, des flacons mystérieux, remplis de liquides plus ou moins colorés.
C'était très bizarre, mais je me sentais plutôt bien, détendue.
Cela faisait si longtemps que j'étais crispée sur ma douleur...
Il me posa plein de questions sur ma vie, sur qui j'étais, sur ce que j'aimais vraiment, ce que je n'aimais pas du tout, ce qui m'intéressait à faire, à ne pas faire, comment je trouvais mon visage, mes couleurs favorites, les odeurs...
Cela dura, il me semble, un très long moment, j'aurai voulu que cela ne cesse pas !
Il me tenait, tout ce temps, sur ses genoux et massait mes jambes, tout doucement.
Je me sentais si bien...
À un moment, il me déposa dans un fauteuil très grand avec plein de coussins pour me caler de partout.
Un vrai petit nid.
Je le suivais des yeux, il prenait des choses dans ses bocaux, faisait, je crois, des mélanges, me disait le nom des plantes qu'il mettait dans des sacs en papier, puis se servit d'une petite machine où il mettait je ne sais quoi et il me montra les petites boules qui en sortaient, toutes petites et blanches.
C'était mystérieux, mais ne me faisait absolument pas peur.
Au bout d'un certain temps, je m'endormis.
Je ne me suis réveillée qu'une fois rentrée chez mes parents.
Il y avait sur la table proche de mon lit quelques petits flacons remplis des fameuses petites boules blanches.
Papa m'expliqua que ces médicaments, car c'en était, j'allais devoir les sucer sans les croquer et qu'il me les donnerait à heures régulières et que je devais boire des tisanes.
Mes oreilles ont continué à couler, mais la douleur intolérable disparut.
Je revis le Docteur C. toutes les semaines pendant longtemps, il changeait le traitement, il fallait que je reprenne du poids et de l'énergie.
Depuis ce premier jour où je le vis, ma mère cessa de me faire des paracentèses.