13 novembre 2008
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Plus de 500 km aller-retour, pour savoir si l'opération envisagée peut se faire.
C'est papa qui m'emmène, il n'est pas d'accord avec l'allongement que je souhaite des tibia-péroné : ajouter à la jambe droite atrophiée et trop courte les 7cm qui lui manquent.
En tant qu'ingénieur mécanicien il m'explique longuement le problème qui est d'allonger un bras de levier et donc, de le fragiliser et de jouer sur les "rotules à chaque bout. En l'occurrence : genou et cheville.
Je ne vois que l'intérêt de pouvoir mettre des chaussures sans cette horrible semelle compensée.
Je veux le plus possible ressembler à toutes les filles de mon âge...
La journée commence mal, Chocolat, la petite chienne, se fait écraser par un poids lourd, juste devant la maison de mes parents. Le chauffeur est en larmes. Ce n'est pas de sa faute, la chienne, très jeune, a traversé devant lui comme une flèche, me suivant alors que j'allai monter en voiture.
Triste départ.
Cette fin d'automne 65, est grise, froide. Triste, elle aussi.
Nous pique-niquons dans la voiture et arrivons à Berck à l'heure pour le rendez-vous.
Le Docteur Lescoeur me suivait depuis mon exeat de Lamalou-les-Bains.
Un homme extraordinaire, avec un coeur grand comme ça, une humanité que je n'ai guère rencontrée après.
Il nous avait recommandé son collègue de Berck, à la Fondation franco-américaine .
Le bâtiment est laid, en briques.
Mesures, radios, photos ; c'est décidé, je peux me faire opérer.
La date d'hospitalisation est fixée, quelques semaines plus tard.
Le retour se fait sous des averses de neige mouillée, une voiture nous fonce dessus, le conducteur a perdu le contrôle.
Papa, excellent pilote, évite la catastrophe en faisant grimper l'auto de biais sur le talus assez haut, il est couché sur le volant et me tient fort avec son bras droit pour que je n'aille pas m'écraser sur ce volant...
Il a bien calculé sa manoeuvre, la voiture, une R16, retombe sur ses quatre roues.
Ouf ! Papa est tout blanc, il sort et va vers l'autre voiture dont le conducteur a réussi à stopper, il veut savoir s'il n'a rien ; tout va bien pour lui aussi.
Il revient, entre temps j'ai vomi, cela va mieux.
Nous repartons doucement, mon père se met à fredonner, petit à petit je chantonne avec lui.
On s'est arrêté un bon moment plus tard, papa m'a prise dans ses bras.
Nous avons pleuré et ri en même temps avant de poursuivre notre chemin.
Que de signaux au long de cette journée mémorable, j'étais jeune.
Est-ce que cela excuse tout ?
C'est papa qui m'emmène, il n'est pas d'accord avec l'allongement que je souhaite des tibia-péroné : ajouter à la jambe droite atrophiée et trop courte les 7cm qui lui manquent.
En tant qu'ingénieur mécanicien il m'explique longuement le problème qui est d'allonger un bras de levier et donc, de le fragiliser et de jouer sur les "rotules à chaque bout. En l'occurrence : genou et cheville.
Je ne vois que l'intérêt de pouvoir mettre des chaussures sans cette horrible semelle compensée.
Je veux le plus possible ressembler à toutes les filles de mon âge...
La journée commence mal, Chocolat, la petite chienne, se fait écraser par un poids lourd, juste devant la maison de mes parents. Le chauffeur est en larmes. Ce n'est pas de sa faute, la chienne, très jeune, a traversé devant lui comme une flèche, me suivant alors que j'allai monter en voiture.
Triste départ.
Cette fin d'automne 65, est grise, froide. Triste, elle aussi.
Nous pique-niquons dans la voiture et arrivons à Berck à l'heure pour le rendez-vous.
Le Docteur Lescoeur me suivait depuis mon exeat de Lamalou-les-Bains.
Un homme extraordinaire, avec un coeur grand comme ça, une humanité que je n'ai guère rencontrée après.
Il nous avait recommandé son collègue de Berck, à la Fondation franco-américaine .
Le bâtiment est laid, en briques.
Mesures, radios, photos ; c'est décidé, je peux me faire opérer.
La date d'hospitalisation est fixée, quelques semaines plus tard.
Le retour se fait sous des averses de neige mouillée, une voiture nous fonce dessus, le conducteur a perdu le contrôle.
Papa, excellent pilote, évite la catastrophe en faisant grimper l'auto de biais sur le talus assez haut, il est couché sur le volant et me tient fort avec son bras droit pour que je n'aille pas m'écraser sur ce volant...
Il a bien calculé sa manoeuvre, la voiture, une R16, retombe sur ses quatre roues.
Ouf ! Papa est tout blanc, il sort et va vers l'autre voiture dont le conducteur a réussi à stopper, il veut savoir s'il n'a rien ; tout va bien pour lui aussi.
Il revient, entre temps j'ai vomi, cela va mieux.
Nous repartons doucement, mon père se met à fredonner, petit à petit je chantonne avec lui.
On s'est arrêté un bon moment plus tard, papa m'a prise dans ses bras.
Nous avons pleuré et ri en même temps avant de poursuivre notre chemin.
Que de signaux au long de cette journée mémorable, j'étais jeune.
Est-ce que cela excuse tout ?