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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 00:00
Papa m'a montré sur une carte où se trouvait Lamalou-les-Bains.

C'est loin, très loin.

Mémé et ma mère préparent mon trousseau, un gros travail, il faut beaucoup d'habits.

Elles tricotent, cousent, brodent. En ce temps-là pas de noms tissés sur une bande fine de tissu.
Elles doivent broder sur chaque vêtement mes nom et prénom.

Je me souviens d'une énorme écharpe, très longue et très large de couleur châtaigne.

D'une culotte à mettre par-dessus la " petite culotte " tricotée avec la même laine que l'écharpe, aujourd'hui on appellerait ça un " bermuda ".

Elle devra me tenir chaud l'hiver, car les polios ont de grands problèmes d'irrigation sanguine dans les membres atteints. Nous craignons le froid qui nous paralyse un peu plus.

Le trousseau se fabrique au fil des jours.

Pas de magasin de prêt-à-porter, il faut tout créer.

Les deux femmes, très habiles de leurs mains rivalisent à travers les smocks sur les tabliers : obligatoires les tabliers, les chemisiers aux manches ballon et cols Claudine ; les bonnets avec le trou à l'arrière pour laisser passer la queue de cheval... Les pulls unis, rayés, à motifs et points compliqués.

Il y en a un que j'aime particulièrement : jaune avec, centrée sur le devant une poule rousse : ma poule.
Elle s'appelle "Caramel".

Les chaussettes, tricotées sur cinq aiguilles, sont faites avec les restants de laine des pulls, moufles, bonnets. En ces années d'après-guerre, il est hors de question de gâcher quoi que ce soit, tout est utilisé, recyclé... On détricote pour récupérer, on transforme, rafraîchit.

Le seul vêtement neuf est acheté par Mamy : un maillot de bain. Je l'adorais : une culotte réversible.
Sur un côté à fond blanc des pois rouges et de l'autre, sur fond rouge, des petites baleines.

Les autres seront tricotés en coton comme ça se faisait.

Une astuce de ma mère consiste à tricoter les manches des chandails en commençant par le haut, ainsi il est plus facile de rallonger les manches lorsque les bras ont grandi.

Ces semaines estivales avant mon départ ont transformé la maison en un atelier bourdonnant d'activités.

Je ne réalise pas que tout ça aura comme effet de m'éloigner pour plus d'une année dans une collectivité où je n'aurai plus d'intimité, plus de visages connus, plus de liberté.

Je vais me trouver confrontée avec la discipline toute militaire de " la santé publique ".

Oh ! Combien publique...
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 00:00
Demain, je pars pour Lamalou.

L'effervescence liée à ce départ est à son comble parmi les adultes.

Ils, ou plutôt elles, vérifient, revérifient qu’il ne manque pas une chaussette dans ma valise.

Pour nous, les enfants, c'est l'inverse, nous sommes blottis, tous les trois : mon frère, ma soeur et moi. Nous recherchons les endroits calmes, loin du bruit et du remue-ménage.

G. me tient dans ses bras, nous sommes dans la resserre aux confitures, un endroit génial, sauf pour les toiles d'araignées, mais à coeur vaillant ! ...

Tous les deux me chuchotent à l'oreille, comment ils vont venir m'enlever, comment je vais vite revenir...

Au moment de partir, nous, nous ne savons pas, combien de temps je resterai absente.

Nous ne savons pas les changements irrémédiables qui auront lieu avant mon retour.

Le ravitaillement régulier en pots de confiture se fait tout naturellement. De celles qu'on aime le plus : groseille un peu acidulée qui vous fait frissonner, figues du bon gros figuier qui nous salue par la fenêtre de notre chambre, pêches de vigne, une douceur si tendre...

On se regarde en léchant nos doigts-cuillères.

Un moment suspendu de bonheur triste, si fort, si fort...

Je suis bien entre mes deux "grands" qui, pour une fois, ont décidé la trêve dans leur guerre fratricide.

Trois oisillons, dont un va tomber du nid...
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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 00:00
C'est la seule fois que ma mère m'emmènera dans un lieu de soins.

Je dois dire à sa décharge, qu'elle n'avait pas de permis de conduire.

 Nous partîmes en car pour rejoindre Versailles, puis le train pour Paris et encore le train pour Béziers.

Voyage interminable, train à vapeur. Mon premier grand voyage.

Je ne m'ennuyai pas un seul instant, tout était nouveau et j'écarquillai les yeux pour ne pas en perdre une miette.

À l'heure du dîner, chacun, dans notre compartiment, déplia sa serviette : à carreaux, à rayures, blanches, il y en avait pour tous les goûts.

Je fus un peu vexée que ma mère me noua la serviette autour du coup, mais ça passa vite !

Le repas était merveilleux, préparé par Mémé, il y avait de petits casse-croûtes, juste à la taille de mes mains et de ma bouche. Pas de boisson le soir pour moi.

Du raisin du jardin, des figues. Les autres voyageurs m'offrirent de leur dessert, c'était bien.

Quand tout fut rangé, un monsieur, en face de moi se mit à fabriquer des animaux avec sa serviette.

J'étais émerveillée de voir apparaître Monsieur Jeannot Lapin, le castor avec ses grandes dents, un papillon, un crocodile et encore toute une ménagerie.

Vint le moment de dormir.

Avant de partir, j'avais supplié ma mère qu'au moment de mettre la "bambinette" (ancêtre des couches), elle m'emmènerait dans les cabinets pour le faire.

Je faisais régulièrement pipi au lit, mes abdominaux et autres muscles du bassin étant en partie paralysés.

Elle respecta ma demande.

Pour gagner de la place pour tous, on me mit dans le filet à bagages ! C'était une bonne idée, j'étais allongée plutôt confortablement.

Les lumières s'éteignirent, à part quelques ronflements et le "tchou cou tchouk, tchou cou tchouk" du train, il n'y eut plus de bruit.

Je m'endormis, rêvant d'animaux en tissus...
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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 00:00
J'ai déjà été hospitalisée plusieurs fois.
Jamais aussi loin.

Ma mère est repartie, me voici seule dans une grande pièce, pleine de lits vides, des normaux, des à barreaux


C'est le lazaret, on m'a dit que j'y resterai quarante jours. (Une quarantaine au sens strict).

J'ai six ans et demi, tout cela est bien mystérieux et compliqué pour moi.

Assise du bout des fesses sur un lit, ma valise à mes pieds, j'attends.

Une dame arrive, me demande comment je m'appelle, ouvre ma valise et range mes affaires dans un placard au bout de la salle. Au fur et à mesure, elle coche sur une feuille ce qu'elle trouve.

Elle colle une étiquette sur mon bagage vide et l'emporte je ne sais où... Elle m'a juste laissé le nounours avec lequel je suis arrivée et que je serre contre mon ventre.
Il a un nom : Nanou. C'est mon copain.

J'attends.

Une autre dame arrive et dépose au pied du lit une cape bleu-marine qui me semble immense et un béret

Elle repart, elle ne m'a rien dit. Moi non plus.

J'attends.

Encore une nouvelle dame. Je me demande combien de dames il y a ici.

Celle-ci s'assied sur le lit en face de moi. Elle me sourit. Moi pas, je n'y arrive pas.

Elle m'explique tellement de choses que tout se mélange dans ma tête, je retiens surtout que je vais rester là une semaine, seule. Que d'autres entrées sont prévues le lundi suivant.

C'est quoi des " entrées " ? Je n'ose pas lui demander.

Le lendemain, on me fera une coquille.

C'est quoi une coquille ?

Pour enrayer ma scoliose.

Je sais ce qu'est " ma scoliose ". Mais " enrayer "...

Je fais sincèrement des efforts, mais j'ai perdu pied depuis un moment.

Elle me prend la main et dit " tu vas voir, tout ira bien ".

Pourquoi ? Ça pourrait aller mal ?

Elle m'enlève mon manteau et mon bonnet, celui que j'aime bien : rouge et gris et tout douillet.

Elle les emmène en partant.

Ça, ça me fait peur, pourquoi me prend-elle mes habits ?

Le temps passe, j'attends.

On m'apporte à manger, j'ai du mal à avaler, il y a une balle dans ma gorge qui fait mal, un peu comme quand on m'a enlevé les végétations.
En moins fort quand même.

Une dame vient me déshabiller : bambinette, pyjama, brosser les dents et au lit.

Je voudrais un livre, je voudrais ne pas être là, je voudrais ne pas être seule, je voudrais
partir, partir, partir, partir...
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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 00:00
J'ai attendu deux ou trois jours avant que l'on se souvienne de moi. En fait, il devait s'agir d'emplois du temps inconnus de moi.

Tous les matins, Nanou, mon nounours, était mouillé de chagrin. Il était gentil de pleurer avec moi, la nuit.

Donc, on vint me chercher pour m'emmener à travers des couloirs immenses, je n'y croisai personne.

Dans une salle, qui ressemblait un peu à l'atelier de papa, je fus allongée sur une table toute dure, après avoir été déshabillée intégralement.

J'avais froid et j'avais honte. Pourquoi tous ces gens en blanc m'enlevaient mes vêtements sans me demander mon avis ? Pourquoi ne me laissaient-ils pas me dévêtir toute seule ? Je savais le faire quand même !

On me tourna comme une crêpe et on me tartina d'une pâte froide et gluante, du haut du cou au bas des fesses.

Puis, on me retourna et l'opération tartinage recommença sur ce côté.

J'étais si mal... Les larmes que je ne pouvais retenir coulaient en silence dans mes oreilles.
Je ne pouvais pas bouger pour les essuyer, c'était très gênant.

Je me sentais de plus en plus oppressée, compressée, inexistante.

Eux, au-dessus de moi se racontaient des trucs de grandes personnes, auxquels je ne fis plus, très vite, attention.

Toute à mon nouveau malheur.

Un long moment plus tard, un monsieur m'approcha avec une scie, j'avais déjà vu une scie comme ça, lorsqu'on m'avait enlevé des plâtres.

Pof ! On me roula sur un côté, il scia, autre flanc, autre sciage.

La coquille, j'avais compris que c'était ça une coquille, était coupée des deux côtés, tout du long.

À ce moment, il y eut un flottement parmi les personnes présentes...

" Ils " avaient oublié de me recouvrir de pommade ou je ne sais quoi, qui devait permettre de décoller les deux morceaux de coquille de mon corps, dans le but de la fignoler, de la laisser sécher...

" Ils " décollèrent en tirant par à-coups, me maintenant en sens contraire.

Une fillette de six ans et demi n'est pas imberbe contrairement à ce qu'on pourrait croire. Des petits poils blonds répartis sur le dos, un peu sur le ventre aussi, invisibles au regard mais très douloureux à arracher.

Je sortis de l'opération épilage rouge comme une écrevisse et sanglotante à qui mieux mieux.

Enveloppée d'un drap, emportée, plongée dans un bain qui dégageait de la vapeur, trop chaud pour ma peau plus qu'irritée.

Cela ne s'arrêterait donc jamais ?
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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 00:00

Ma quarantaine est finie, ça a été tellement long... Des années, je crois...

Dès la deuxième semaine, j'ai été enfermée nuit et jour dans " ma " coquille. Ainsi, je l'étais moralement et physiquement.

On relevait le plan incliné sur lequel je vivais pour les repas.

Je suis restée ainsi des mois. La coquille était refaite régulièrement pour redresser mon dos; pourvu " qu'ils " n'oublient plus d'isoler ma peau du plâtre... J'en avais pris l'habitude.

Autour de moi des enfants polios de la naissance à quatorze ans. Après c'était un autre endroit, plus proche du centre de Lamalou, qu'on appelait : Le Bas. Nous étions : Le Haut.

Puis, on ne me mit la coquille que la nuit et pendant la sieste.

Je participais alors à des séances de rééducation et fis connaissance avec ma kinée : Mamzelle Zabeth.

Une toute jeune fille sortant de l'école. Elle était gentille, vraiment gentille.

Je l'adorais.

Ce n'était pas difficile de se faire adorer dans ce lieu d'indifférence, mais elle, elle le méritait vraiment.

Massages, musculation ( ! ), postures, physio, bains dans l'eau toute rouge de la source de Lamalou.

Je ne savais pas nager en arrivant, je savais en repartant.

Le premier jour où j'eus accès à la balnéo, on me mit un gilet accroché à une corde, elle-même accrochée à une poulie.

Le kiné qui s'occupait de moi " au thermal ", tenait l'autre bout de la corde.

Il me prit à bout de bras, me balança dans le grand bassin et là je bus la tasse, encore et encore en me débattant tant et plus.

Terreur.

De temps en temps, il tirait sur la corde et je pendouillais lamentablement, crachant, suffoquant, pleurant puis, il relâchait la corde.

C'était comme ça pour tous, plus ou moins.

Sadiques.

J'avais la chance d'aimer barboter avant d'arriver là.

Je me mis très vite à la nage du petit chien, finies les tasses.

Je pris du plaisir à ces séances, le contact de l'eau était agréable, l'eau était chaude.

Malgré ma peur immense des débuts, je ne voulus pas me priver d'un plaisir; si rare ici.

Des camarades n'ont jamais pu surmonter la peur de l'eau. On se contentait alors, après plusieurs essais de noyade, de les asseoir dans de petits bassins, créés au départ pour les tétras.

J'eus du chagrin quand je vis mon super maillot de bain où jouaient des baleines se teindre en rouge.

Un des moments que j'aimais particulièrement : Mamzelle Zabeth m'installait dans une voiture à pédales, ou dans un cyclorameur et là, je pouvais circuler sur une piste parquetée, faire la course avec d'autres fous du volant...

Ça et le moment où l'on nous distribuait le courrier : j'en avais presque tous les jours. Ma mère qui m'aimait bien de loin m'écrivait régulièrement.
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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 00:00
Lamalou-le-Haut, là où se trouve le centre des jeunes polios.

Généralement, le dimanche matin, une fois terminés les soins obligatoires, toilette et autre petit-déjeuner, on nous laissait tranquilles jusqu'à l'heure du déjeuner. Chacune, chacun faisant ce qu'il voulait, ce qu'il pouvait. Beaucoup assistaient à la messe à la demande de leurs parents. Pas moi.

Enfermée dans une coquille de plâtre, allongée sur une gouttière (nom donné à nos lits), mes occupations
" libres " étaient limitées... Heureusement, je savais déjà bien lire.

Il y avait un grand " Plus " après le déjeuner, avant la sieste...

Distribution de bonbons !

On attendait tous ce moment avec l'eau à la bouche.

Les parents envoyaient des colis à leurs enfants avec différentes choses, dont les fameuses friandises ! J'en recevais régulièrement, nos colis étaient ouverts avant de nous être remis, comme le courrier.

Les dites friandises étaient mises en commun et réparties entre tous, par petite quantité, le dimanche. Le reste du temps, elles étaient bouclées dans un placard auquel, bien sûr, nous n'avions pas accès.

Or, ce fameux dimanche, à la place de la distribution tant attendue, le personnel nous emmena, qui poussant, qui tirant, qui à pattes, dans la grande salle réservée à la projection de films (assez rare) et aux diverses manifestations comme Noël, etc.

Surprise dans les rangs, il ne manquait que les tous petits, sinon nous étions tous là : les debouts, les assis, les couchés.

Le directeur monta sur l'estrade et nous dit : " Le placard aux bonbons a été ouvert et des bonbons ont été volés ".

Stupeur générale, mais bon, qu'allait-il se passer ? On le sut bientôt !

Le même directeur nous montra un pochon apparemment vide et annonça : " Dans ce sac se trouve la bête à découvrir les voleurs, chacun de vous va plonger sa main au fond du sac. Seul le voleur sera pris, les autres n'ont absolument rien à craindre ". Puis la lumière s'éteignit, les rideaux étant fermés, l'obscurité régnait.

De fait, quelqu'un passa dans chaque rangée avec un sac et nous plongeâmes une main dans ce fichu sac qui nous faisait très peur.

La lumière revint, on nous fit lever les mains...

Un seul n'avait pas de farine sur aucune de ses mains, et il n'était pas paralysé des bras...

Je ne sais pas ce qui lui arriva, il partit immédiatement au lazaret...

Pendant des jours et des jours, je me suis demandé, si c'était bien lui le coupable, il pouvait seulement avoir eu trop peur...

Est-ce que l'expression : " Être pris la main dans le sac " existait avant ce jour ?
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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 00:00
Les jours se suivaient, identiques.
 
Je faisais, régulièrement, des cauchemars.

Mon oncle, frère de ma mère, de 13 ans son aîné, vint me voir une fois en deux ans.
Son travail de chauffeur-livreur d'appareils pour cuisines professionnelles l'ayant amené dans la région.

Mon père vint me voir le premier Noël.

Le dimanche suivant la venue de mon oncle on nous projeta : "La Belle et la Bête ".

Était-ce un film pour tout âge ? Pas sûr.

À la suite de cette projection, je me mis à rêver. De façon récurrente : une sorcière effroyable nous plaquait, à l'aide d'une poudre ressemblant à de la farine, Tonton et moi contre un grand mur.

Dans une très forte lumière, elle nous maintenait contre la paroi. Impossible de nous enfuir.

Je me réveillais en larmes, trempée de sueur, terrorisée.

Écrit comme ça : c'est court,  le rêver, c'était extrêmement long.

Ce cauchemar m'a poursuivi pendant des années. Bien au-delà de mon séjour à Lamalou.

À la mi-septembre, ma mère m'écrivit, sa lettre se terminait par : dans dix jours nous serons là.
Tu manges un doigt par jour et tu nous verras...

Ils avaient loué une maison dans le village pour la fin des vacances et je devais repartir avec eux.

Je ne le savais pas.

Consciencieusement, je me rongeai un ongle tous les matins...

Je n'ai jamais cessé depuis !

Ils arrivèrent le jour du dernier ongle...

G. et C. n'avaient pas le droit de rentrer dans le centre. Toujours les dangers de contagion.

Très vite je les retrouvai au fond du parc.
Mon frère escaladait le grillage, me serrait dans ses bras, jouait avec moi, sous le regard de nos parents qui faisaient le guet.

La toute première chose que firent mes parents : me couper les cheveux, ma queue de cheval pas bien épaisse me faisait un visage de Poulbot, tout triste quand les mèches pendaient.

J'eus des robes neuves, cousues par Mémé.
Elle en avait fait une également pour ma copine, un peu au hasard, mais le résultat était magnifique. 
J'eus aussi un petit poupon noir en celluloïd qui portait un pagne. Je le baptisai "Bamboula".

J'ai presque soixante ans, "Nanou" et "Bamboula'" sont toujours avec moi...

G. se baignait dans la rivière qui passait derrière le centre et où se jetait l'eau du "thermal".
Elle était donc chaude et couleur rouille.

Des couleuvres s'y baignaient aussi...

G. se régalait à mettre des serpents autour de son cou pour faire peur aux filles ! Cela marchait à tous coups.

Le jour du Grand Départ arriva. Mon exeat était signé. Ma valise prête, la coquille emballée.

Enfin !

Je vis Lamalou pour la première fois.

Nous repartîmes en train, direction Bécon-les-Bruyères...
 
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