1 novembre 2008
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Le trajet en ambulance fut sympathique, le chauffeur était gai, racontait des histoires qui lui étaient arrivées dans le cadre de son métier et bien sûr, il choisissait celles qui faisaient rire.
Il me dit que le coup "des assiettes volantes", il ne l'oublierait pas.
Une fois sur l'autoroute, il mit la sirène... Juste pour que je voie ce que ça donnait ! Horrible pour les oreilles...
Je lui dis d'arrêter assez vite. "Être importante"... ne valait pas ce boucan !
L'émotion m'envahissait en approchant de la rue Dailly. J'étais aux anges de reconnaître l'environnement.
En quelque sorte, je rentrais chez moi, là où j'avais mes marques où je connaissais les soignants et les autres.
J'eus la chance qu'à "Bellevue", le nom du dortoir des filles, au deuxième étage du vieux bâtiment, le lit qui m'attendait fut dans un angle.
C'était un avantage certain, d'avoir un mur d'un côté ou de l'autre de son lit.
Un Vrai lit, large, confortable, une table de nuit, un placard.
Pas large le placard, mais un placard quand même !
Le Docteur Lescoeur me vit en fin d'après-midi. Il n'était pas ravi pour diverses raisons : cal pas consolidé, escarre avec staphylocoque doré, ce que j'ignorais, un plâtre mal fait qui m'avait mis le genou dans une position inadéquate.
La rééducation fut prescrite : essayer de décoller les multiples aponévroses, détendre mes orteils en griffes.
Il était trop tôt pour attaquer une réelle rééducation qui m'amènerait à marcher sur mes deux jambes et sans cannes.
Toutes les semaines, à la grande visite du lundi soir, Lescoeur prescrivait un nouveau plâtre...
Un de ces lundis que j'appréhendais de plus en plus, je lui dis, pleurant comme une madeleine, qu'il n'avait qu'à la couper cette patte folle, que ce serait plus simple...
Il posa juste sa main sur mon épaule avant d'aller vers le lit suivant.
J'étais exténuée, le contre-coup des mois passés, ma jambe qui ne devenait pas assez vite ce qui avait été prévu...
Je me renfermai de jour en jour, le p'tit clown de Bellevue avait fermé son volet.
Le lundi suivant, j'appris que je partais dans la semaine en Haute-Savoie, dans une maison de repos.
C'est ainsi que je me retrouvai, un soir, sur le quai de la gare de Lyon, en compagnie de mon père qui voulait m'embrasser avant mon départ.
Il trouva sur le quai, attendant le même train que moi, une dame qui se rendait dans la même maison de repos, elle accepta de me tenir compagnie.
Le chef de train lui s'occupa de mon bagage, avec les cannes anglaises, impossible de porter une valise.
Ce voyage fut agréable, madame B. était vraiment gentille et fut une excellente compagne pour aller, encore une fois, vers l'inconnu.
Il me dit que le coup "des assiettes volantes", il ne l'oublierait pas.
Une fois sur l'autoroute, il mit la sirène... Juste pour que je voie ce que ça donnait ! Horrible pour les oreilles...
Je lui dis d'arrêter assez vite. "Être importante"... ne valait pas ce boucan !
L'émotion m'envahissait en approchant de la rue Dailly. J'étais aux anges de reconnaître l'environnement.
En quelque sorte, je rentrais chez moi, là où j'avais mes marques où je connaissais les soignants et les autres.
J'eus la chance qu'à "Bellevue", le nom du dortoir des filles, au deuxième étage du vieux bâtiment, le lit qui m'attendait fut dans un angle.
C'était un avantage certain, d'avoir un mur d'un côté ou de l'autre de son lit.
Un Vrai lit, large, confortable, une table de nuit, un placard.
Pas large le placard, mais un placard quand même !
Le Docteur Lescoeur me vit en fin d'après-midi. Il n'était pas ravi pour diverses raisons : cal pas consolidé, escarre avec staphylocoque doré, ce que j'ignorais, un plâtre mal fait qui m'avait mis le genou dans une position inadéquate.
La rééducation fut prescrite : essayer de décoller les multiples aponévroses, détendre mes orteils en griffes.
Il était trop tôt pour attaquer une réelle rééducation qui m'amènerait à marcher sur mes deux jambes et sans cannes.
Toutes les semaines, à la grande visite du lundi soir, Lescoeur prescrivait un nouveau plâtre...
Un de ces lundis que j'appréhendais de plus en plus, je lui dis, pleurant comme une madeleine, qu'il n'avait qu'à la couper cette patte folle, que ce serait plus simple...
Il posa juste sa main sur mon épaule avant d'aller vers le lit suivant.
J'étais exténuée, le contre-coup des mois passés, ma jambe qui ne devenait pas assez vite ce qui avait été prévu...
Je me renfermai de jour en jour, le p'tit clown de Bellevue avait fermé son volet.
Le lundi suivant, j'appris que je partais dans la semaine en Haute-Savoie, dans une maison de repos.
C'est ainsi que je me retrouvai, un soir, sur le quai de la gare de Lyon, en compagnie de mon père qui voulait m'embrasser avant mon départ.
Il trouva sur le quai, attendant le même train que moi, une dame qui se rendait dans la même maison de repos, elle accepta de me tenir compagnie.
Le chef de train lui s'occupa de mon bagage, avec les cannes anglaises, impossible de porter une valise.
Ce voyage fut agréable, madame B. était vraiment gentille et fut une excellente compagne pour aller, encore une fois, vers l'inconnu.