Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 00:00
25 avril 1949, 16h30, rue saint Frédéric à Pontchartrain, Pontchartrain78J'arrive sur la planète... Le toubib est en retard, c'est Mémé qui me reçoit...

Feed-back : ma mère ne voulait pas d'enfants ; au pire des garçons.
Après moult avortements provoqués et des menaces de mon père, si elle ne gardait pas "celui-là", elle me mena à terme.

Mémé, au courant de l'ambiance tendue qui accompagna cette troisième grossesse, fut tellement saisie de me voir débouler, affolée à l'idée d’annoncer à la parturiente : " ma chérie, c'est une petite fille" me laissa glisser dans la vie, sans gloire ni trompette, sur la carpette au pied du lit parental.

Mon père, attendant derrière la porte, savait depuis le matin que "ce" serait une fille,  la seule fleur éclose du jardin étant un oeillet rose pâle.

J'ai cet oeillet, glissé dans un médaillon en argent.

PA150056.jpg

Le docteur D. arriva enfin et posa innocemment la question : "comment s'appelle cette jolie pissouse?"

Réponse un autre jour.
MedaillonD
Bien sûr, l'oeillet est fané, mais c'est un joli souvenir de la pensée paternelle.
Partager cet article
Repost0
27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 00:00
25 avril 1949.

La question du médecin tombe dans un océan de glace.

Ma mère voulait "O." comme l'amie de son adolescence, avec laquelle elle avait eu les prémisses des émois amoureux.

Papa n'en voulait pas. Au courant des relations de sa femme avec "O." il n'acceptait pas que l'enfant  désiré porte un prénom si chargé.

Ils n'en démordent ni l'un, ni l'autre.

Le docteur D. rappelle qu'il faut déclarer cette naissance dans les trois jours et s'en va.

Je n'entends rien de ces échanges, je suis née avec une double otite purulente.
Peut-être une protection : ne rien entendre de ce que ma mère dit de cette grossesse non désirée ?

Le médecin revient le lendemain et le surlendemain ; la situation est bloquée.

Comment parlent-ils de moi pendant ces trois longs jours : La chose ? Elle ?

Le troisième jour fatidique, le docteur D. emmène Papa qui doit me déclarer.

Il choisira le prénom d'une princesse en visite en France, accompagnée de sa mère.

Je ne m'approprierai jamais ce prénom.
Partager cet article
Repost0
26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 00:00
Je suis née avec une double otite, j'en ai fait à répétition pendant des dizaines d'années.

L'été 1951, j'en ai eu tout l'été. L'état de faiblesse dans lequel j'étais a sans doute "aidé" à ce que le virus de la polio vienne se nicher dans ma moelle grise.

À Bécon, je me souviens d'un hiver où j'ai failli mourir à cause de ces otites. J'ai perdu rapidement du poids, je ne supportais plus la lumière, le bruit, qu'on me touche, tout mon corps réagissait violemment à toute "agression", quelle qu'elle fût.

Médecins sur médecins, traitements sur traitements, rien n'y faisait. Je dépérissais.

Mes parents étaient prêts à m'emmener en Allemagne où un spécialiste leur avait été recommandé.

Juste avant ce voyage, papa est rentré un soir du travail avec l'adresse d'un docteur, pas comme les autres, qui lui avait été indiqué par un de ses collègues asiatique.

Ce docteur pas comme les autres était homéopathe.  Personne autour de moi ne savait ce qu'était l'homéopathie, mais à force d'essayer tellement de choses différentes...

Taxi pour Paris, rue des Petits-Champs, chez le Docteur C.

C'était un vieux bonhomme tout doux, les cheveux tout blancs.

Il me prit dans ses bras, enveloppée dans ma couverture et déposa un baiser sur mon front.

Nous rentrâmes tous les deux dans son "antre", laissant mes parents dans la pièce d'accueil.

Il y avait des bocaux partout, bien rangés sur des étagères, des plantes suspendues à une poutre qui traversait la pièce, des flacons mystérieux, remplis de liquides plus ou moins colorés.

C'était très bizarre, mais je me sentais plutôt bien, détendue.

Cela faisait si longtemps que j'étais crispée sur ma douleur...

Il me posa plein de questions sur ma vie, sur qui j'étais, sur ce que j'aimais vraiment,  ce que je n'aimais pas du tout, ce qui m'intéressait à faire, à ne pas faire, comment je trouvais mon visage, mes couleurs favorites, les odeurs...

Cela dura, il me semble, un très long moment, j'aurai voulu que cela ne cesse pas !

Il me tenait, tout ce temps, sur ses genoux et massait mes jambes, tout doucement.

Je me sentais si bien...

À un moment, il me déposa dans un fauteuil très grand avec plein de coussins pour me caler de partout.

Un vrai petit nid.

Je le suivais des yeux, il prenait des choses dans ses bocaux, faisait, je crois, des mélanges, me disait le nom des plantes qu'il mettait dans des sacs en papier, puis se servit d'une petite machine où il mettait je ne sais quoi et il me montra les petites boules qui en sortaient, toutes petites et blanches.

C'était mystérieux, mais ne me faisait absolument pas peur.

Au bout d'un certain temps, je m'endormis.

Je ne me suis réveillée qu'une fois rentrée chez mes parents.

Il y avait sur la table proche de mon lit quelques petits flacons remplis des fameuses petites boules blanches.

Papa m'expliqua que ces médicaments, car c'en était, j'allais devoir les sucer sans les croquer et qu'il me les donnerait à heures régulières et que je devais boire des tisanes.

Mes oreilles ont continué à couler, mais la douleur intolérable disparut.

Je revis le Docteur C. toutes les semaines pendant longtemps, il changeait le traitement, il fallait que je reprenne du poids et de l'énergie.

Depuis ce premier jour où je le vis, ma mère cessa de me faire des paracentèses.
Partager cet article
Repost0
25 décembre 2008 4 25 /12 /décembre /2008 00:00
Pour mes deux ans, Papa m'avait fait faire un cheval à bascule avec comme "selle" un vrai petit siège.

Ma mère m'installait dessus assez souvent.

À l'époque et depuis ma naissance, j'étais sage "comme une image"; à tel point que cela faisait dire à Mamy, grand-mère paternelle, qu'elle se posait des questions quant à mon développement intellectuel.

C'était pratique, ma mère partait faire les courses ou au jardin en me laissant sur le cheval.

À condition de ne pas laisser les chiens avec moi : un griffon-boulet et un danois qui m'aimaient beaucoup et réciproquement. Basile et Zorro.

Ce jour-là, lorsqu'elle revint, j'étais tombée et mon avant-bras faisait un angle anormal au-dessus du poignet.

En se baissant, elle me prit par cette main là et me remit debout. J'ai hurlé.

La double fracture était réduite, il ne restait plus qu'à plâtrer.
Partager cet article
Repost0
24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 00:00
22 septembre 1951.

J’ai 2 ans et demi, mes parents sont partis avec mon frère, dans le Nivernais, visiter la famille de ma mère.

C'est Mémé qui nous garde, ma soeur aînée et moi.

Il est l'heure de me lever après ma sieste; Mémé  me met sur le pot qui est à côté de mon lit ; je tombe, elle me relève, je tombe à nouveau ; "arrête de faire le clown"  dit-elle, en me remettant sur le pot, je m'écroule comme une poupée de chiffon...

Mémé comprend immédiatement, me prend dans ses bras et part en courant, elle traverse le village, en larme, en ânonnant : "ma petite-fille a la polio, ma petite-fille a la polio..."

Le médecin laisse tout en plan et m'emmène à Versailles, de là Garches, poumon d'acier, etc...

Ma vie vient de prendre un virage à 180°.

Je ne serai plus jamais une petite fille, je deviens "polio'".

Pour toujours.

Certains Chartripontains changeront désormais de trottoir rue St Frédéric, pour ne pas passer près de la maison du malheur, d'autres mettront un mouchoir sur leur visage pour éviter la contamination...

Pour ma famille,  le changement de ce 22 septembre sera insupportable, il faudra qu'eux aussi  vivent avec...

La plus grande épidémie du 20è siècle aura pour conséquences :
1) la création des S.A.M.U.
2) la création d'un nouveau métier en 1946 : kinésithérapeutes et les écoles qui vont avec ; et une hécatombe d'enfants, car la majorité mourra faute de prise en charge immédiate pour les attaques bulbaires.

POURQUOI MOI ?

Même un autre jour, je n'aurai jamais la réponse.


Le télégramme que ma Mémé a envoyé à mes parents, livré par un gendarme en pleur...- Le télégramme que Mémé a envoyé à mes parents, livré par un gendarme en pleurs... -
Partager cet article
Repost0
23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 00:00
Dans leur cave mes parents entreposaient le charbon dans une espèce de coffre.

Des légumes en hibernation, des endives que mon père faisait pousser dans de vieilles grosses lessiveuses où il faisait des trous. Des fruits sur des clayettes. En hauteur la charcuterie suspendue dans un garde-manger géant.

Du raisin blanc, chaque grappe allongée sur du papier de soie et dont un petit morceau de sarment était enfoui dans du sable.

Des camemberts qu'il ramenait de Villedieux les poëles, pas empaquetés comme maintenant et fleurant bon les vieilles chaussettes une fois à point  avec des asticots que le pater familia grattait avec son couteau de poche.

Quelques fois une roue ou deux de brie.

Un soir ma mère vint dans notre chambre et s'assit au pied de mon lit.

Elle dégustait, savourait, un morceau de camembert, à notre barbe. Nous ne disions rien...

Quand elle eut fini, elle sourit, l'air comblé et dit " ah! ce qu'il est bon ce camembert que nous avons entamé ce soir..."

Et moi de tomber dans le piège " oh! oui alors "...

Silence dans la chambre... Mais elle se leva en nous disant bonne nuit et s'en fut.

J'adorais le camembert. Une fois toute la famille occupée ailleurs, j'avais chipé le fromage, réfléchissant que si je mangeais l'intérieur, en glissant un doigt pour ramener la manne et non la croûte, personne n'y verrait rien...

Un peu plus tard, ma mère ayant affaire là où ce fromage était entreposé avait découvert le pot-aux-roses !

Elle se doutait bien de la coupable et avait fait sa pantomime à mon intention...

Elle m'appela " souris " quelques jours, cela fut ma seule pénitence. Ouf !
Partager cet article
Repost0
22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 00:00
Madame Ivard habitait  Ponchartrain, une rue parallèle à celle de mes parents.

Elle avait un appartement dans une maison, elle n'en sortait pas souvent, ayant des difficultés à marcher.

Je suis allée chez elle, un peu comme en nourrice, à la journée, entre les hospitalisations du début et mon départ pour Lamalou.
Pas tous les jours.

Elle fait partie de mon Panthéon des bonnes personnes que j'ai eues la chance d'avoir toute ma vie.

J'adorais son logis, il sentait bon la cire, les violettes.
Les meubles, blonds, pansus, recelaient des trésors, c'est sûr.
Des coussins posés sur chaque siège étaient brodés d'histoires : le chapelier fou, le renard essayant d'attraper les raisins verts, la maison en pain d'épice...

Un piano demie queue occupait un angle près d'une fenêtre, une douce lumière régnait sur ce paradis.

Pour occuper notre temps, elle me mit devant le piano et m'apprit des notions de base. À chaque fois que je jouais correctement ce qu'elle venait de me montrer, elle m'offrait quelques grains de raisin sec...

C'est avec elle que j'appris à lire, en français et en anglais.

Puis à écrire.

Sans cesse elle me félicitait,  me racontait des histoires,  me lisait des contes, les petits grains de raisins...

Je ne me souviens d'aucune remontrance.
chez elle c'était un doux bonheur, un havre dans une tempête menaçant chaque instant.

Mon coeur se dilatait à chaque tour de roue de la poussette qui m'emmenait chez Madame Ivard.
Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 00:00
Sur mon cyclorameur, avec Caramel, ma poule rousse que j'emmenais partout, nous allions souvent rendre visite à monsieur Auger, notre plus proche voisin.

Il était cordonnier et travaillait dans sa vitrine en quelque sorte. Enveloppé dans son grand tablier de cuir, il faisait revivre des chaussures que nous jetterions à l'heure actuelle.

Quand il me voyait arriver, il ouvrait grand la porte et me portait, moi, ma poule, mon cyclo et nous faisait franchir les trois marches qui descendaient dans son antre, il sentait bon le cuir, la colle et la soupe, toujours en train de mijoter sur le coin de la grosse cuisinière qui ronflait au fond de la pièce.

Cet endroit était magique, il y régnait un calme serein qui me transportait de bonheur, apaisait mes peurs.

Monsieur Auger m'installait à côté de lui, sur un petit banc, me donnait des  clous, un marteau, une planchette... Le tout à ma taille.

Et je clouais en essayant de suivre les lignes qu'il avait, auparavant, dessinées sur le bois.

De temps en temps, sa femme, madame Auger venait nous voir et disait à son mari : " tu n'as pas honte de faire travailler cette petite "...

J'ai longtemps pensé qu'elle disait ça très sérieusement ! J'étais si fière de travailler, d'aider monsieur Auger.

Nous faisions une pose dans l'après-midi. C'était l'heure de la collation. Du lait mousseux pour moi, accompagné de gâteaux. Il fallait se laver les mains avant de s'installer à table.

Les gâteaux que faisait madame Auger étaient sublimes, je n'en laissais pas une miette ! Elle me disait alors : " et les oiseaux, tu ne leur laisses rien ? " Puis, elle se mettait à rire. C'était un rite qui annonçait que nous allions nourrir les oiseaux, il fallait déposer une poignée de graines dans un pot en émail, accroché au pommier dans leur jardin.

Elle me tenait à la taille et je " grimpais " sur l'escabeau, posé là, comme par hasard.

Lui était plutôt de taille moyenne, un peu rond, une crinière de lion toute blanche et des moustaches qui me chatouillaient les oreilles quand il m'embrassait, tellement elles étaient longues et épaisses.

Elle, très mince, paraissait grande. Certains jours, elle se lavait les cheveux, avec de l'eau tiédie au soleil. Pour ce faire, elle dénouait son chignon qui était fait de deux nattes bien fournies et elle les détressait. Ses cheveux défaits arrivaient presque par terre. Je n'ai jamais revu cela.

J'ai toujours ces odeurs si particulières, il me suffit de fermer les yeux et j'y  suis.

Entre madame Yvard et monsieur et madame Auger, j'avais là des anges gardiens merveilleux, inoubliables.
Partager cet article
Repost0
20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 00:00
Papa a un ami éleveur de chiens. De gros chiens. De très gros chiens...

Un soir, revenant du travail après un détour chez son copain, il revint avec un cadeau de celui-ci.

Une petite bouboule à poil ras, noir et blanc, une oreille pointue penchée sur l'oeil droit.

C'est justement cette oreille qui fait de lui un invendable. A cette époque, proche de la barbarie nazi, la barbarie à la petite semaine continue. On taile en pointe les oreilles de certains chiens. Pourquoi ? Je ne le sais pas.

Lui, est donc un ratage. Alors que l' air coquin que lui donne cette oreille, puisque le mal est fait, le rend encore plus craquant.

C'est l' année des A, pour les chiens de Grande Classe. Je dis ça car je ne sais pas à quoi ça corresspond ces bizarreries créées par l'homme pour dire que votre ami de toujours est de valeur ou pas .

Quelle bêtise ! On ne sait vraiment pas quoi inventer.

Donc A... Nous, les mioches voulons l'appeler Zorro, nous n'en démordrons pas, car si mon père n'était pas passé ce soir là... Le toutou serait mort, tué pour maladresse de son éleveur. Un comble.

Pourquoi ne pas tuer l'éleveur ? C'est lui qui a fait une bêtise.

Sur son livret mes parents marqueront : Azorro... De toute façon il ne peut être homologué, alors...

C'est à ce moment que je demanderais si moi je suis homologuée, puisque j'ai une patte folle... J'ai trois ans, je veux savoir, comprendre comment fonctionne ce système.

Pas vraiment de réponse claire. Oui, c'est pas pareil, je ne suis pas un chien... Et alors ? Nous sommes vivants tous les deux.

Bon, j'en déduirai que je ne suis pas de grande classe.

Dans les trains c'est pareil : troisième classe, seconde classe, première classe... Pour accéder à celle-là, que faut-il faire ?

Bon, Zorro prospère bien, trop bien même... C'est un Danois !

De bouboule il arrive à quatre vingt kilos et un mètre quatre vingt debout sur ses pattes arrières.

Il mange énormément et papa passera régulièrement à l'abattoir pour lui ramener son casse-croûte quotidien.

Il faut ranger toutes les denrées alimentaires hors de sa portée. D'un coup de langue il avale une motte de beurre... Gloups ! Partie !

Papa fait construire à l'usine où il travaille,  une carriole que l'on peut atteler à Zorro. On m'installe dedans pour de longues balades en forêt.

Un jour, coup de sonnettes : la S.P.A. Sur dénonciation anonyme ( toujours courageux les dénonciateurs... ) elle a été prévenue que mes parents malmenaient leur chien.

Ma mère appelle Zorro, pour montrer l'objet du délit. Il arrive, tirant dans sa gueule ma carriole, pensant qu'on part pour se promener...

Les deux inspecteurs restent comme deux ronds de flanc, ( pourquoi des ronds de flanc, encore une énigme ), ils assistent à l'harnachement du chien, moi installée, ma mère ouvre la porte et Zorro part, tranquillement, la queue en trompette, me promener vers le bois tout proche...

Sans commentaires, si, un : malgré la lâcheté peu lointaine de ces ignobles dénonciations pendant la guerre, l'habitude n'est pas perdue. Je leur couperais les oreilles en pointes à tous ces corbeaux...

Quand ma mère et les enfants étions seuls à la maison, Zorro arrivait à tous les coups de sonnette et se dressait, les pattes avant appuyées sur le chambranle de la porte.

Impressionnant, bien sur.

Le bougnat en fit les frais alors qu'il livrait du charbon, ma mère le fit entrer, il déchargea son premier sac de charbon dans la cave, ma mère repartit à ses occupations du moment.

Lorsqu'il fallut rentrer le deuxième sac... Zorro, dans sa position favorite de Maiîre des lieux, empêchait le monsieur de rentrer à nouveau !

Il appela et dit, en voyant ma mère arriver : " il a de sacrées gousses d'ail vot' chien... ".

Ma mère partit à la poste téléphoner à mon père, inquiète de savoir que Zorro avait des " gousses d'ail " !

Eclat de rire au bout du fil... Zorro avait de grosses dents !

On le savait bien, nous.

Il n'avait pas que ça de gros... Un jour, intriguée sans doute par les grosses boules qui lui pendaient entre les pattes, j'y ai mis la main... Sans doute avais-je serré un peu fort, il se retourna et me gnaqua du bout des dents, par surprise et douleur car jamais il n'aurait fait de mal à qui que ce soit. Saut ordre de mon père.

Je garde une petite cicatrice du pincement de mon gros toutou.

On en apprend, des fois, sur le vif...

Cette phrase va plaire à un copain branché vocabulaire... Coquin de préférence.
Partager cet article
Repost0
19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 00:00
À Ponchartrain nous avions un jardin.

Magnifique; Papa y passait ses jours de congé.

Les fleurs et légumes y poussaient, mélangés d'heureuse façon, faisant presqu'en toutes saisons des tableaux vivants ; au gré du vent les tiges oscillaient.

J'adorais regarder ce ballet, me balançant en rythme et me fâchant lorsque je trouvais que le vent faisait du mal aux plantes !

Ma notion du bien et du mal n'était pas très au point...

Un soir de printemps, au moment de passer à table, j'apportai à mon père, tenant très fort, en tirant la langue, une corbeille en osier (petite, heureusement !) remplie des toutes premières têtes de tulipes, jonquilles, perce-neige...

J'avais soigneusement coupé et arrangé mon trésor, très fière du " cadeau " que j'allais offrir.

Il me remercia chaleureusement et déposa la corbeille au centre de la table.

Il y eut un moment de silence, un échange de regards entre mes parents et des mots en allemand.

Lorsqu'ils ne voulaient pas qu'on comprenne, ils parlaient cette langue. Ils ne savaient pas que mon frère comprenait lui et que systématiquement il nous traduisait plus tard, à notre demande, ce qu'ils avaient dit.

G. donc, me traduit  :
Papa : "Tu l'as vue faire ?"
Ma mère : "Oui, et alors?..."

Je ne compris pas, mon frère me dit que ce n'était pas important et que j'avais rudement bien fait de faire un si beau panier de fleurs, puis il m'expliqua qu'on pouvait aussi les laisser pousser un peu plus longtemps, que Papa les aimait aussi dans le jardin.

J'ai un jardin, petit, avec quelques fleurs, il faut vraiment qu'elles soient archi-fanées pour que je les enlève.

Les couper ? Ça, jamais !
 

Devant l'objet du délit...
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Au jour le jour et les nuits aussi : http://babsdragon.ek.la/
  • : Un petit peu de tout http://babsdragon.ek.la/ ... ce qui surgit et qui s'impose.Avertissement d'un ami : il est conseillé de lire certains textes sous Prozac®. L’auteur n’est pas responsable du désespoir qui résulterait de la lecture de ces lignes...Merci pour votre intérêt.Babeth
  • Contact

Diverses infos pratiques...


 
@ Pour m'écrire directement

@ Lien direct avec le Forum d'Over-blog

Depuis le 03/08/2008, nombre de visiteurs qui ont lu ces pages ou qui sont arrivés ici par hasard

Actuellement, il y a  personnes connectées à Over-Blog, dont  sur ce site.
 

Recherche

Les Sites Que J'aime Bien...