Il fallait s'en douter, nous ne restâmes pas très longtemps dans la perception...
Nous atterrîmes à Chateauneuf en Thymerais.
Dans un premier temps ce fut un pavillon de la cité américaine.
En 1949, l'OTAN, la politique de l'atlantique nord vit arriver des américains qu'il fallut loger.
Ce fut dans des cités, baptisées avec imagination : américaines !
Les villages qui accueillirent ces cités se frottaient les mains ! Le commerce allait se développer... Déception, les américains, très organisés et terrorisés par les microbes, installèrent en même temps que leurs cités des " shapes " où ils trouvaient tout ce qu'ils mangeaient, arrivant de chez eux où des Pays Bas pour les laitages...
Le seul commerce qui fonctionna fut la boite de nuit...
Je débarquai la première avec mon neveu, bébé et malade.
Pour lui éviter les courants d'air du déménagement mes parents nous installèrent un campement..
Je m'ennuyai comme un rat mort dans cette maison vide, peinte du sol au plafond en vert par des ricains qui, s'ennuyant eux aussi mais pas pour les mêmes raisons, avaient joué du pinceau pendant leurs heures creuses.
Nous eûment des voisins pieds-noirs, archétypes du pied-noir. Au moins trois générations, gentils, serviables, le verbe haut et très, mais très envahissants. Nous n'osions aller dans le jardin car systématiquement on se faisait alpaguer et ça durait des heures.
Je dois dire que leur couscous était parfait.
Mes parents déménagèrent encore, changeant de rue !
Il fallait un habitat plus une pièce bureau-vitrine. Ce qui fut trouvé et aménagé au centre du village.
A côté de ce nouveau logis se trouvait une mercerie à l'ancienne, j'adorais. Des tiroirs plein les murs, des petits, des grands. Nous pouvions acheter à l'unité bouton, agrafe, pression etc... Une caverne !
La dame qui se tenait derrière le comptoir en bois était un personnage de Béatrix Potter, Lewis Caroll.
C'est de là que je partis pour les Saintes Maries de la Mer, emmenant mon neveu à ses parents qui allaient travailler toute la saison en hôtellerie restauration dans la famille de ma belle-soeur.
J' étais revenue un soir du collège en disant que je ne voulais plus y aller. Ni une ni deux, le lendemain je me retrouvai avec le petit dans un train en partance pour Arles où mon frère devait nous récupérer.
Mes parents n'avaient jamais lu de manuels expliquant comment être parents d' ado...