16 novembre 2008
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Mes parents font faillite.
Leur principal créancier est imbibé de bons sentiments car il ne nous laisse pas sur le trottoir au milieu de nos petites culottes que les huissiers n'ont pas le droit de nous piquer.
Non, il va nous reloger dans une ancienne perception qui lui appartient, à Chartres.
C'est amusant comme habitat, très haut de plafond, des pièces séparées par des cloisons vitrées en verre cathédrale, à Chartres, c'est normal.
Pas vraiment de salle d'eau et quand on veut faire comme si... On met un grand baquet pour le plus gros, une grande cuvette pour les pieds et quand on veut peaufiner, une petite cuvette à chaque main.
La cuisine qui n'existe pas non plus, nous fait inventer la cuisine de caravane avec des caisses à oranges, en bois à l'époque et un réchaud sur four, moderne quand même.
Mon père cherche un travail, qu'il va trouver assez vite, ma mère aussi.
Je vais au CES, juste en face de la cathédrale, celui des filles. Celui des garçons est à côté, en angle.
Je suis tellement larguée dans le programme scolaire, qu'à part Madame Michenot, une formidable prof d'histoire, le reste me passe largement au dessus des oreilles.
Je n'ai fait que de l'allemend, du latin et de l'espagnol, là c'est anglais ou rien, ce sera rien...
Je décide que tout cela ne sert à rien et passe mon temps dans la cathédrale qui a bien plus de choses à m'apprendre. Savoir qu'une des cloches porte mon prénom me fait comme un secret !
Des écoles il y en a partout, les multiples rosaces de Chartres ne sont que là.
Comme je pense, à juste titre, que les tribulations de la famille ne sont pas finies, j'en profite.
Je me promène dans les tours, interdites d'accès, je contemple les gargouilles, les vitraux. Tout est splendeur.
A 16h30 je sors et pédale comme une damnée pour prendre ma petite soeur qui va, elle, à l'école maternelle proche de la " maison " et très loin du collège. Quand il y a du vent rue de Reverzy( ? ) je pleure de rage, peur d'être trop en retard et de trouver ma petite soeur toute seule, pleurant, pensant qu'on l'a abandonnée.
Chaque jour ça me crève.
Nous rentrons dans notre drôle de maison et plutôt que de faire des devoirs que je ne comprends pas de toutes manières, nous jouons à des tas de jeux où les guichets existants ont des rôles toujours différends.
Je me débrouille pour faire un dîner car les parents vont rentrer tard et fatigués, baigne la petiote dans le grand baquet, elle peut éclabousser, ça n'a aucune importance.
Généralement elle s'endort au moment où les parents arrivent.
Je suis tellement décalée par rapport aux autres filles qui vivent des existences " normales " dans des lieux classiques que je n'ai aucun problème à dire où j'habite et les avantages que ça a.
J'ai une grande copine pendant ces quelques mois que nous passerons là : son père est sous-off, elle vit en caserne et quand nous faisons la route ensemble elle pose son cartable sur le porte bagage du vélo et court à côté de moi !
Elle veut maigrir... Au carrefour où nous nous quittons elle est comme une cerise.
Les perceptions sont toutes modernes et brillantes maintenant, la mienne était bien plus jolie.
Leur principal créancier est imbibé de bons sentiments car il ne nous laisse pas sur le trottoir au milieu de nos petites culottes que les huissiers n'ont pas le droit de nous piquer.
Non, il va nous reloger dans une ancienne perception qui lui appartient, à Chartres.
C'est amusant comme habitat, très haut de plafond, des pièces séparées par des cloisons vitrées en verre cathédrale, à Chartres, c'est normal.
Pas vraiment de salle d'eau et quand on veut faire comme si... On met un grand baquet pour le plus gros, une grande cuvette pour les pieds et quand on veut peaufiner, une petite cuvette à chaque main.
La cuisine qui n'existe pas non plus, nous fait inventer la cuisine de caravane avec des caisses à oranges, en bois à l'époque et un réchaud sur four, moderne quand même.
Mon père cherche un travail, qu'il va trouver assez vite, ma mère aussi.
Je vais au CES, juste en face de la cathédrale, celui des filles. Celui des garçons est à côté, en angle.
Je suis tellement larguée dans le programme scolaire, qu'à part Madame Michenot, une formidable prof d'histoire, le reste me passe largement au dessus des oreilles.
Je n'ai fait que de l'allemend, du latin et de l'espagnol, là c'est anglais ou rien, ce sera rien...
Je décide que tout cela ne sert à rien et passe mon temps dans la cathédrale qui a bien plus de choses à m'apprendre. Savoir qu'une des cloches porte mon prénom me fait comme un secret !
Des écoles il y en a partout, les multiples rosaces de Chartres ne sont que là.
Comme je pense, à juste titre, que les tribulations de la famille ne sont pas finies, j'en profite.
Je me promène dans les tours, interdites d'accès, je contemple les gargouilles, les vitraux. Tout est splendeur.
A 16h30 je sors et pédale comme une damnée pour prendre ma petite soeur qui va, elle, à l'école maternelle proche de la " maison " et très loin du collège. Quand il y a du vent rue de Reverzy( ? ) je pleure de rage, peur d'être trop en retard et de trouver ma petite soeur toute seule, pleurant, pensant qu'on l'a abandonnée.
Chaque jour ça me crève.
Nous rentrons dans notre drôle de maison et plutôt que de faire des devoirs que je ne comprends pas de toutes manières, nous jouons à des tas de jeux où les guichets existants ont des rôles toujours différends.
Je me débrouille pour faire un dîner car les parents vont rentrer tard et fatigués, baigne la petiote dans le grand baquet, elle peut éclabousser, ça n'a aucune importance.
Généralement elle s'endort au moment où les parents arrivent.
Je suis tellement décalée par rapport aux autres filles qui vivent des existences " normales " dans des lieux classiques que je n'ai aucun problème à dire où j'habite et les avantages que ça a.
J'ai une grande copine pendant ces quelques mois que nous passerons là : son père est sous-off, elle vit en caserne et quand nous faisons la route ensemble elle pose son cartable sur le porte bagage du vélo et court à côté de moi !
Elle veut maigrir... Au carrefour où nous nous quittons elle est comme une cerise.
Les perceptions sont toutes modernes et brillantes maintenant, la mienne était bien plus jolie.
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