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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 00:00
Sur mon cyclorameur, avec Caramel, ma poule rousse que j'emmenais partout, nous allions souvent rendre visite à monsieur Auger, notre plus proche voisin.

Il était cordonnier et travaillait dans sa vitrine en quelque sorte. Enveloppé dans son grand tablier de cuir, il faisait revivre des chaussures que nous jetterions à l'heure actuelle.

Quand il me voyait arriver, il ouvrait grand la porte et me portait, moi, ma poule, mon cyclo et nous faisait franchir les trois marches qui descendaient dans son antre, il sentait bon le cuir, la colle et la soupe, toujours en train de mijoter sur le coin de la grosse cuisinière qui ronflait au fond de la pièce.

Cet endroit était magique, il y régnait un calme serein qui me transportait de bonheur, apaisait mes peurs.

Monsieur Auger m'installait à côté de lui, sur un petit banc, me donnait des  clous, un marteau, une planchette... Le tout à ma taille.

Et je clouais en essayant de suivre les lignes qu'il avait, auparavant, dessinées sur le bois.

De temps en temps, sa femme, madame Auger venait nous voir et disait à son mari : " tu n'as pas honte de faire travailler cette petite "...

J'ai longtemps pensé qu'elle disait ça très sérieusement ! J'étais si fière de travailler, d'aider monsieur Auger.

Nous faisions une pose dans l'après-midi. C'était l'heure de la collation. Du lait mousseux pour moi, accompagné de gâteaux. Il fallait se laver les mains avant de s'installer à table.

Les gâteaux que faisait madame Auger étaient sublimes, je n'en laissais pas une miette ! Elle me disait alors : " et les oiseaux, tu ne leur laisses rien ? " Puis, elle se mettait à rire. C'était un rite qui annonçait que nous allions nourrir les oiseaux, il fallait déposer une poignée de graines dans un pot en émail, accroché au pommier dans leur jardin.

Elle me tenait à la taille et je " grimpais " sur l'escabeau, posé là, comme par hasard.

Lui était plutôt de taille moyenne, un peu rond, une crinière de lion toute blanche et des moustaches qui me chatouillaient les oreilles quand il m'embrassait, tellement elles étaient longues et épaisses.

Elle, très mince, paraissait grande. Certains jours, elle se lavait les cheveux, avec de l'eau tiédie au soleil. Pour ce faire, elle dénouait son chignon qui était fait de deux nattes bien fournies et elle les détressait. Ses cheveux défaits arrivaient presque par terre. Je n'ai jamais revu cela.

J'ai toujours ces odeurs si particulières, il me suffit de fermer les yeux et j'y  suis.

Entre madame Yvard et monsieur et madame Auger, j'avais là des anges gardiens merveilleux, inoubliables.
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